Eh bien, oui, c’est important ! Et tu comprendras pourquoi en lisant la partie « À propos » de mon blog. C’est important d’être représenté. Ne pas être présent en littérature, en cinéma ou peu importe l’art ça revient à nous effacer et à nous invisibiliser. Or nous sommes bien là, nous existons. En plus, ça joue d’une manière ou d’une autre sur l’inconscient collectif. Si si je vous assure.
Alors, comment fait-on pour décrire un personnage noir ?
Eh bien c’est simple vous dites « noir ». Il est ou elle est noir/e. Ce n’est absolument pas offensant ! Ce n’est pas un gros-mot. C’est un fait. Mais parfois ce n’est pas suffisant. Noir c’est une catégorie qui regroupe plusieurs tons. Ces femmes sont toutes noires, mais aucune n’a le même teint !

Si vous souhaitez être plus explicites, je peux vous donner quelques astuces. Aux oubliettes l’utilisation du mot « black » (sauf si bien sûr vous écrivez en langue anglaise) ! ⚠️ On ne dit pas non plus « il ou elle avait la peau mate » pour décrire une peau foncée comme j’entends très souvent chez de nombreuses youtubeuses. Peaux noires et peaux mates, ce sont deux choses bien différentes.
Dans tous les romans que j’ai lus (et j’en ai lu un paquet), j’ai remarqué que les personnages en majorité blancs n’étaient jamais décrits comme tels. Et pourtant j’étais de source sûre que les perso étaient blancs. Comment ça se fait, me direz-vous ? « Elle avait la peau laiteuse/ diaphane ». « Elle rougissait à la moindre des remarques ». « La peau tendue de ses seins tout roses ». Voyez ? À aucun moment on ne dit Unetelle était blanche. Mais c’est généralement fortement sous entendu. Ben on peut faire pareil avec les peaux noires !
Deuxième conseil que j’ai à vous donner : utiliser des noms de couleurs ( et la vous vous dites elle se fout de moi celle-là). L’ocre, la terra-cotta, la terre de sienne et la châtaigne sont bien des couleurs ! Voyez ci-dessous :




Petit conseil : n’en abusez pas. Inutile de décrire tous vos personnages de cette façon ! C’est juste une piste si vous souhaitez décrire une peau noire avec un peu plus de poésie que juste dire : « Il est noir ».
Les pierres précieuses sont également d’une grande d’aide. Vous pouvez bien sûr comparer un teint à de l’obsidienne ou de l’onyx par exemple. Surtout si vous souhaitez montrer que vos personnages ont un teint foncé.


Autre chose à laquelle on pense rarement : les sous-tons. « Il ou elle avait la peau dorée ». « Elle avait la peau couleur ambre ». « Peau couleur cuivre », ça marche aussi ! Mais je vous le concède, c’est plus abstrait ! Et non ce n’est pas de la fétichisation !*



Le point le plus important pour moi est sans doute les cheveux. Nous avons une multiplicité de techniques de coiffures ! Les décrire dans un roman est tout à fait bien venu ! C’est une mise en valeur de notre culture, et ça peut évidemment servir à décrire un personnage !









Evidemment ça marche aussi avec les garçons 😉 (ouais, je vous ai vu venir de loinnnn là) !




Avez-vous déjà entendu parler de Golden Hour ? Non ? Magnifique sur les peaux noires !



Là franchement c’est cadeau : » Et sa peau s’illuminait au soleil ». Facile hein ?
Bon imaginons, vous voulez décrire un personnage à la peau marron. Vous êtes auteur donc forcément vous y ajoutez un peu de cachet : « Le soleil faisait ressortir le côté cuivre de sa peau marron » (ou un truc comme ça hein, c’est pas moi l’auctrice ici 😉) « Sa peau couleur terre de sienne faisait ressortir les éclats du soleil… » Voilà, vous avez l’embarras du choix !
Vous pouvez mixer plusieurs éléments : « Sa peau couleur onyx aux reflets dorés ne me laissait pas indifférent » (on voit quel type de livre j’ai l’habitude de lire ^^)
Aussi je tiens à le préciser, la plupart des noirs ne rougissent pas. Inutile de le marquer comme tel dans vos livre ça va juste faire votre lecteur levez les yeux au ciel ! Si vous avez besoin de décrire une situation de ce type dites plutôt : « une sensation de chaleur désagréable/réconfortante s’empara d’elle », selon le type de situation. M’voyez : c’est aussi simple que ça.
Arrêtez avec la nourriture. C’est malaisant. Non il n’est pas couleur café. Pas plus caramel. Ni chocolat. C’est quoi ce délire autour de la nourriture j’ai jamais compris. Est-ce que je décrirai un personnage en disant : « ses longs cheveux soyeux couleur jaune d’oeuf/vanille ». « Sa peau couleur farine » ? Ça vous semble bizarre ? Ben voilà ! Après vous faites bien ce que vous voulez.
Evidemment si le personnage sur la couverture est noir, ça simplifie grandement les choses. Mais j’ai l’impression que les maisons d’édition n’aiment pas trop ça alors pour l’instant on n’est pas rendu !
Dernier conseil : débuter votre roman en précisant que le personnage est noir (après vous pourrez utiliser d’autres termes). Malgré toutes les recommandations que je vous ai faites, on a tellement pas l’habitude d’être représentés qu’au final le lecteur aura toujours des doutes si ce n’est pas dit de manière explicite. Et je le répète : ce n’est pas un gros-mot !
Fiou, c’était pas de la tarte à écrire cet article mais j’ai l’impression qu’on en a fait le tour ! J’espère qu’il aura pu vous aider/vous éclairez et surtout j’espère qu’il est assez complet. Je vous retrouve lundi pour un nouveau podcast. À vous de jouer les auteurs !
P.S : Ne dites surtout pas « personne de couleur ». Ça aussi ça ne veut vraiment rien dire !
*La fétichisation d’une personne renvoie à un caractère dégradant, salissant et nie l’individualité d’un personne pour la ramener à l’unicité toujours stéréotypée d’une communauté (noire ou autre). Ce qui n’est pas le cas ici.

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