Si vous suivez de près la communauté livresque sur les réseaux, vous n’avez pas pu passer à côté. La ME J’ai Lu à décider de traduire et publier le roman de fantasy Legendborn (écrit par Tracy Deonn). Il retrace l’histoire d’une adolescente de 16 ans, Bree Matthews. Il se passe des choses un peu suspecte sur son campus, voire magique et elle va faire la connaissance d’une société secrète qui chasse les créatures imaginaires (notez comme je suis douée pour les résumés).
C’est une très bonne nouvelle pour toutes les personnes qui sont à la recherche de plus de diversité dans la littérature jeunesse par exemple et je n’ai aucun doute que ce livre trouvera son public, la fantasy étant un des genres les plus consommé en France surtout auprès des 12-24 ans.
Mais alors c’est quoi le problème ?
Voici l’illustration de la couverture US :

Maintenant, voici l’illustration qu’a choisi l’éditeur J’ai Lu

J’ai beaucoup de choses à dire sur cette couverture. Premièrement : c’est moche. Les livres de fantasys sont les livres qui ont généralement les plus belles illustrations. On retrouve rien du tout de tout ça dans cette couverture. Elle est très simple, pas d’enliminures, pas de reliefs, ps de personnage représenté dessus. Elle n’attire pas l’oeil. On ne comprends pas que c’est un livre de fantasy. En fait on dirait une couverture de romance de Noël. Et dans ce genre là elle est parfaite, pas pour de la fantasy. bref, critiquable à pleins de niveaux.
Mais le plus gros problème
Il n’y a rien qui vous choque sur la couverture française ? il n’y a pas de personnage. Et si on pourrait croire que c’est anodin, ce n’est pas le cas. Parce que ce n’est pas la première fois que des ME françaises, mettent en avant une traduction en effaçant complètement le personnage de couleur noir sur la couverture.
C’est notamment le cas pour Le Trône de Cendres

Ce fut aussi le cas pour Winter, le dernier tome des chroniques lunaires. La première couverture était comme ceci :

À l’intérieur du livre on peut lire ceci :
« Sa chevelure épaisse, sa peau de la couleur chaude du chocolat »
Lors de l’édition de poche, ils ont donc changé la couverture initiale pour celle-ci :

Ce phénomène quoi qu’on en pense, n’est pas rare et il porte un nom : l’invisibilisation (ici des personnages noires) ou White washing dans les deux derniers cas. Et ce n’est pas du tout anodin.
Mais j’en parlerais dans une partie 2.